Mercredi 4 Janvier 2006.

Où la quête du transport est source de fou-rires récurrents, où les temples sont grandioses, et où on réfléchit à sa place dans ce monde.

Pas de sommeil pour Amina, et levé 5h. La température est idéale à cette heure-ci, le soleil et l’agitation ont déjà gagné la ville.

On a voulu faire les malins et se débrouiller pour trouver un moyen de transport pour aller à Angkor. Epique aventure où un homme à moto s’arrête pour nous prendre, mais impossible de discuter avec lui ! Il ne comprend pas quand on lui parle d’Angkor ou de $. Lui est mort de rire, nous aussi. On lui montre alors le nom de notre destination écrit en Khmer, et un billet de 1$. Il dit banco, on embarque, toujours en fou rire.

Après avoir passé le “péage” d’Angkor, on négocie un tuk-tuk pour la journée à 6$.

On commence par le majestueux temple d’Angkor Vat, le plus connu. Spectacle magnifique, grandiose, avec des fresques épiques et très détaillées.

On gravit avec peine les grands escaliers symbolisant le difficile accès au paradis.

On reprend notre tuk-tuk qui nous ammène au non moins fameux Bayon, le temple aux visages. Il ne paie pas de mine de loin, mais est très beau de près et dedans. Impossible à photographier correctement =)

Tous les temples qu’on a visités sont très différents. Ils sont plus ou moins bien conservés mais permettent bien d’imaginer la grandeur et le panache que devait avoir le site il y’a 800 ans.

On prend notre temps, on marche jusqu’aux terrasses du roi Lépreux et des Eléphants.

On s’arrête manger un truc.

Là notre gentil serveur entame la conversation.

“Vous avez visité combien de pays?” nous dit-il dans un anglais très correct. Le contact avec les touristes lui permet d’apprendre à une vitesse folle.

Sa question nous frappe. On essaie alors de s’imaginer comment eux nous voient.

Eux qui gagnent en moyenne 50$ par mois. Notre billet d’avion à 1000€. Eux qui ne quitteront probablement jamais leur pays, qui n’ont pas toujours l’air de comprendre ce qu’est une carte.

Nous sommes des extra-terrestres, des privilégiés, riches comme crésus en comparaison de leur pauvreté. On révise notre place dans ce monde. Ils ont pourtant l’air plus heureux que la plupart des touristes qui viennent ici. Leur philosophie de vie est bien différente de la notre.